Qui est Naval Ravikant?

Nous avons déjà eu l’occasion d’esquisser le profil de Naval Ravikant sur ce blog (1, 2).

En résumé : Naval Ravikant est un héros de l’univers des startups de la Silicon Valley. Il a fondé plusieurs entreprises, dont AngelList en 2010, plateforme de recrutement et de financement de startups.

AngelList est une startup disruptive pour l’industrie du capital risque. De façon générale, Naval Ravikant porte un regard disruptif sur le système financier actuel, et sur le rôle qu’y jouent les banquiers. Sous ce rapport, il peut être rapproché des vétérans de PayPal Peter Thiel et Elon Musk.

https://twitter.com/naval/status/830187971127029760

Selon lui, les ramifications de la disruption technologique ne se limitent pas au système économique. Deux articles publiés en 2016 sur son blog tendent à montrer que le champ du politique est lui aussi concerné.

Premier article : Printemps américain (publié le 15 janvier 2016)

En apparence, le système politique américain est caractérisé par l’existence de deux partis politiques. Cela correspond-t-il à la réalité? Naval Ravikant pense que non.

La campagne présidentielle de 2016 serait selon lui façonnée par des forces analogues à celles manifestées lors du “printemps arabe” en 2010 :

Le digital est en train de dévorer la politique et les élites ont perdu le contrôle.

Il caractérise « l’élite » du système américain ainsi : une ploutocratie comprenant quelques pour cents de la population totale. C’est la structure de contrôle du système politique par cette élite qui subit selon lui une profonde disruption.

La disruption engendrée par les media sociaux et le financement participatif l’amène à conclure « qu’il n’y a plus de système établi », ni de prépondérance des partis et des dynasties politiques.

Deuxième article : Automne américain (publié le 18 octobre 2016)

Cet article commence par une mise en perspective historique de la conclusion du premier article, à partir de l’œuvre de Will et Ariel Durant dans le domaine de l’histoire de la civilisation. Les événements actuels s’inscriraient ainsi dans le cycle de concentration puis de redistribution contrainte des richesses qui caractériserait l’histoire économique.

En 2016, la République d’Amérique a donné naissance à un deuxième parti politique.

Ceci bouleversa les Élites prospères et diplômées des universités. Les quatre cavaliers de la techologie, du commerce, de l’immigration et des renflouages leurs avaient permis de fabriquer des produits, du travail, des électeurs et de l’argent à volonté.

Les gens gouvernaient les choses, les politiciens gouvernaient les gens, et les banquiers les gouvernaient tous.

L’Amérique de l’élite se concentrait sur les côtes tempérées, connectées par avions et fibres optiques. Sa vision des marchés ouverts et des frontières ouvertes étaient censée à terme intégrer les roturiers de l’intérieur.

[…] Internet a transformé les media en aventure où vous choisissez votre réalité.

Ravikant distingue d’abord deux courants de disruption : le courant idéaliste (Bernie), et le courant populiste (Trump).

La grande fausse guerre est terminée est les Républicains ont perdu.

Tant pis si des murs et des tarifs douaniers élevés n’empêcheront pas les robots de piquer tous les emplois à la fin.

Les nouveaux media ont redistribué le pouvoir entre l’Élite et les Populistes.

Les Élites disposent d’argent, de media, d’universités, d’institutions, et du nombre. Par du grand cinéma, elles vaincront Trump, et par la démographie, la foule.

Ensuite Ravikant semble reconsidérer son partage entre populistes et idéalistes en caractérisant l’ensemble comme étant “populiste” :

Toute victoire en novembre sera de courte durée — les Populistes, à gauche et à droite, sont là pour longtemps.

Il conclut ainsi :

La solution classique apportée par l’Histoire est soit une redistribution politique de la prospérité ou une distribution de la pauvreté par une révolution.

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