Article basé sur un entretien réalisé le 9 mars 2017.

Ce n’est pas la première fois que nous nous tournons sur ce blog vers Arthur Muller pour éclairer les dynamiques qui façonnent actuellement le jeu politique.

Trump

L’élection de Trump a été une surprise pour beaucoup de gens. Mais selon Arthur Muller, il convient de faire la part des choses et de distinguer d’une part les sondages, et d’autre part l’interprétation médiatique des sondages. Ce qui s’est passé ne remettrait pas en cause les outils qui existent en matière de prédiction, de compréhension de l’électorat, des sondages. Selon Arthur Muller, les méthodes actuelles n’ont pas eu de chance. Elles sont tombées sur l’un des cas où elles se trompent. Mais ce qui s’est passé ne justifie pas de les remettre en question. Il n’y a donc pas de changement de paradigme suite à Trump.

Sur la population américaine dans son ensemble, Clinton a deux points d’avance sur Trump. C’est moins que ce que donnaient les sondages, qui annonçaient plutôt 3-4 points d’avance, « mais cela reste globalement dans la marge d’erreur, ce n’est pas scandaleux ». Ce qui compte aux USA est cependant le système de votes par États, et les erreurs furent les plus grandes dans les États décisifs. La plupart des swing states, qui ont fait la différence, sont ceux où les sondages se sont le plus trompés. La malchance des sondeurs ne suffit pas selon Arthur Muller à invalider tout le travail fait en sociologie électorale, modèles prédictifs, et en analyse par sondages.

Il juge par ailleurs que Trump n’a pas du tout fait ce que l’on pourrait qualifier de « campagne high tech » :

La campagne de Clinton a vraiment capitalisé sur toutes les innovations de la campagne d’Obama. Trump l’a fait fait aussi, mais beaucoup moins.

Selon l’un des associés d’Arthur Muller, Trump aurait mené une campagne de leader populiste Sud-américain, Twitter en plus. La conclusion?

La meilleure technologie ne remplace pas le fait de disposer d’un candidat qui était particulièrement populaire auprès des Américains.

L’évolution de la communication politique en Europe en 2017

Arthur Muller signale que des changements majeurs sont survenus depuis 2012.  Aucun candidat important ne pourrait aujourd’hui se passer des nouvelles technologies avec leur volet numérique et leur volet data, alors qu’en 2012 c’était marginal.

Aujourd’hui il y a plus de budgets, même aux élections locales, aux législatives, les gens investissent dans des logiciels de campagne comme le nôtre. On va avoir plus de 300 clients pour les élections législatives, pour 577 circonscriptions.

Les réseaux sociaux et les newsletters font partie du réquisit minimal d’une campagne qui se respecte. Au-delà, l’utilisation savante de la data n’est pas encore standard, dès lors qu’il s’agit de cibler des actions en ligne, de cibler des emails ou des actions sur le terrain. C’est le service que propose LMP, à partir d’un découpage de la France en à peu près 60 000 petits carrés, chaque carré contenant tous les aspects des élections passées et toutes les données démographiques issues du recensement de l’INSEE. Des modèles statistiques permettent ensuite de comprendre ce qui s’est passé dans les élections passées, et de prédire les élections futures.  Ces modèles permettent enfin de formuler des conseils destinés à des candidats, pour qu’ils se rendent dans tel quartier plutôt que tel autre, par exemple.

L’échelle de résolution des données est très fine, mais ne descend cependant pas au niveau individuel, contrairement à ce qui se fait aux USA.

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