Dans le cadre de sa Semaine du numérique, la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Essonne a organisé le 1er décembre une table ronde sur « La Place de l’homme dans l’entreprise de demain ». Le thème du transhumanisme y a été abordé dans le contexte plus général des transformations de la structure productive induites par le changement technologique, et plus particulièrement par la robotisation.

Thème #1 : les conséquences des révolutions sur l’organisation du travail, sur son statut, sa valeur, ses nouvelles formules, ses principes, ses règles. À quoi doit-on se préparer?

Thème #2 : Les entreprises se robotisent, les hommes commandent au robots. Jusqu’à quand? L’homme est-il voué à se subordonner à la machine? L’avenir privera-t-il nos vies à la fois de travail et de salaire? Une si profonde modification ne met-elle pas en jeu notre liberté?

Thème #3 : Le transhumanisme. Applaudira-t-on quand les parents décideront du QI de leurs enfants? La science ne nous disant pas ce que nous devons faire, comment devons-nous nous préparer à l’avenir?

Albert Meige a pu y développer sa vision de l’avenir du travail et des organisations, basée sur son expérience d’entrepreneur et forgée au contact des plus grands groupes industriels français et internationaux.

Il a aussi opportunément rappelé lors de cette table ronde qu’en matière de transhumanisme, la France a fourni il y a déjà dix-sept ans une contribution littéraire magistrale et mondialement reconnue, à savoir Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq. La réponse de Luc Ferry à la question d’Albert mérite certainement d’être comparée aux passages suivants tirés du livre :

 

[…] l’humanité devait diparaître ; l’humanité devait donner naissance à une nouvelle espèce, asexuée et immortelle, ayant dépassé l’individualité, la séparation et le devenir. [p. 308]

 

Il est par contre plus surprenant de noter que les partisans traditionnels de l’humanisme réagirent par un rejet radical. Même si ces notions nous paraissent aujourd’hui difficiles à comprendre, il faut se souvenir de la place centrale qu’occupaient, pour les humains de l’âge matérialiste (c’est-à-dire pendant les quelques siècles qui séparèrent la disparition du christianisme médiéval de la publication des travaux de Djerzinski) les concepts de l i —    —b e r t é  i n d i v i d u e l l e, de d i g n i t é  h u m a i n e  et de  p r o g r è s. Le caractère confus et arbitraire de ces notions devait naturellement les empêcher d’avoir la moindre efficacité sociale réelle — c’est ainsi que l’histoire humaine, du XVe au XXe siècle de notre ère, peut essentiellement se caractériser comme étant celle d’une dissolution et d’une désagrégation progressives ; il n’empêche que les couches instruites ou demi instruites qui avaient, tant bien que mal, contribué à mettre en place ces notions, s’y accrochaient avec une vigueur particulière, et on comprend que Frédéric Hubczejak ait eu, les premières années, tant de difficultés à se faire entendre. [p. 309]

 

Il subsiste quelques humains de l’ancienne race, en particulier dans les régions restées longtemps soumises à l’influence des doctrines religieuses traditionnelles. Leur taux de reproduction, cependant, diminue d’année en année, et leur extinction semble à présent inéluctable. Contrairement à toutes les prévisions pessimistes, cette extinction se fait dans le calme, malgré quelques actes de violence isolés, dont le nombre va constamment décroissant. On est même surpris de voir avec quelle douceur, quelle résignation, et peut-être quel secret soulagement les humains ont consenti à leur propre destruction. [p. 315-316]

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