Dans le cadre de l’innovation ouverte, les collaborations entre le monde industriel et le monde académique, c’est-à-dire entre l’université, ou plus généralement, la recherche publique et l’industrie (relation R-I, dans le reste de l’article), sont favorisées. Cependant, ces collaborations ne sont pas toujours aisées.

Au contraire !

Les uns trouvent parfois la relation dégradante, peuvent avoir la sensation d’être exploité, voire pillé. Ils peuvent encore percevoir cette relation comme une corruption de la recherche, et ce a fortiori si elle est imposée par les pouvoirs publics.

Les autres, sont parfois quelque peu schizophrènes : le top management souhaiterait pousser l’innovation ouverte encore plus loin, mais les équipes qui « subissent » ces relations ne le souhaitent pas forcément. Pourquoi externaliser alors que nous sommes si bon ?

Pour les uns, les contraintes temporelles et les obligations de résultats sont fondamentales.

Pour les autres, ces contraintes n’ont aucun sens ; au contraire, elles sont contre-productives !

Alors que les uns cherchent pourquoi, les autres cherchent comment…

Donc en pratique, les collaborations R-I sont difficiles. L’article ci-dessous est un résumé et traduction d’un rapport issu d’une étude menée par le National Council of University Research Administrators et l’Industrial Research Institute aux Etats-Unis. Le rapport traite des meilleures pratiques en matière de collaboration entre la recherche publique et l’industrie.

Préambule

Bien construite, une collaboration entre recherche publique et industrie dépasse de loin les contributions respectives des deux parties.

Bien que les collaborations R-I ne soient pas particulièrement récentes, l’industrie se demande toujours comment accéder à la recherche publique afin de résoudre des problèmes d’importance économique régionale, nationale et internationale

Avec l’augmentation de la compétitivité mondiale, l’industrie est confrontée à d’intenses pressions pour accroître l’innovation, le développement économique et la rentabilité. Dans cette perspective, le taux de réussites dans les collaborations R-I doit croître. L’examen d’un ensemble de collaborations entre la recherche publique et l’industrie a permis de tirer les principes directeurs suivants.

Les missions institutionnelles respectives doivent sous-tendre les collaborations

Principe directeur #1 : le succès d’une collaboration repose sur le soutien de la mission de chaque partenaire. Tout effort en conflit avec la mission de l’un ou l’autre est voué à l’échec.

La décision de s’engager et de comment s’engager dans une collaboration doit être prise en ayant déterminé au préalable si celle-ci renforcera la mission première de chacun des partenaires. Une collaboration qui n’a pas le potentiel de servir la mission des deux parties ne devrait pas être entreprise, même si elle semble par ailleurs très attirante.

Une collaboration durable est idéale

Principe directeur #2 : industrie et recherche publique devraient se concentrer sur des collaborations durables.

Une collaboration long terme est beaucoup plus bénéfique pour les deux parties qu’une collaboration courte. C ‘est pourquoi, les industriels devraient ajuster leur politique, leurs dispositifs de formation professionnelle et de primes, ainsi que leurs pratiques commerciales, afin de promouvoir les collaborations durables avec la recherche. En même temps, les organismes de recherches pourraient, par exemple, proposer un plus grand nombre d’options de formation professionnelle et de networking aux personnes en charge de la négociation de telles collaborations.

Mettre en place un cadre encourageant les collaborations durable

Principe directeur #3 : industrie et recherche publique devraient maximiser la valeur des collaboration en les rendant plus fluides et en analysant les résultats.

Les collaborations recherche-industrie seront plus productives quand la durée des négociation aura diminué et que les travaux de recherches pourront démarrer plus rapidement, et ce, respectant les deux premiers principes directeurs. Une fois réalisées, ces collaborations devraient être analysées afin d’en « mesurer » la qualité, d’en corriger les imperfections et d’en assurer la promotion.

Conclusion

Il peu sembler que cet article enfonce des portes ouvertes, il mérite cependant d’être médité, car ces principes directeurs sont très souvent bafoués.

Références et liens

Sources de l’article

Illustrations

  • L’illustration de l’article « openness + collaboration » est sous licence Creative Commons ; elle est disponible ici.